Comme promis, encore quelques haïkus écrits en juillet sous le ciel de Provence (en italique) ; puis retour à la maison
finale du Mondial –
les drapeaux de la Libération
sur la mairie du village
*
l’orage s’éloigne –
les lanières de la porte
gouttent sur le seuil
*
après l’orage
une flaque de ciel bleu
au creux du banc de pierre
*
lendemain d’orage –
l’aire de graviers blancs
passée à la herse
*
la balançoire grince –
mes pieds montent plus haut
que le Mourre Negre
*
nuit sans lune –
un escargot déménage
à la cloche de bois
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tous deux silencieux
sous la lune d’été –
notre ombre
*
nuit de pleine lune –
dans l’enclos des chevaux
un bruit de pas
*
soirée moite –
bouteilles et verres
suent à grosses gouttes
*
au soleil du matin
la planche de bois lisse
de la balançoire
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chemin de garrigue –
un caillou aux ailes rouges
jaillit sous mon pied
*
pourpiers fermés –
sur la pointe des pieds
mon ombre matinale
*
vent du soir –
un héron se pose
au milieu des chaumes |
aube pluvieuse –
le halo d’un réverbère
dans les feuilles du tremble
*
fenêtre de ciel gris –
une page bleue
en fond d’écran
*
mur blanc –
un bourdon et son ombre
se rejoignent
*
un nuage
passe sur le soleil –
plus un bruit !
*
lisant des haïkus
de Kerouac – j’arrache
une mauvaise herbe
*
terrasse matinale –
le demi-tour argenté
de la limace
*
bignone en fleurs
– nez à nez avec
une fourmi
*
soir d’orage –
la mouche passe de ma main
au clavier
*
sente sinueuse
au milieu des maïs –
je croise un nuage
*
samedi après-midi –
dans la pause du sèche linge
les cloches de l’église
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nuages de pluie –
le voisin affûte la lame
de sa tondeuse
*
odeur d’herbe coupée –
sur le bord de la benne
l’escargot hésite
*
dernier jour d’août –
cet oiseau dont je ne connais
que le chant
(C) Damien Gabriels – Juillet /Août 2006
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