le vent est tombé –
insensiblement, la lune
quitte la colline
*
au bord des éteules
les avoines folles
s’inclinent
*
voie lactée –
un petit caillou au fond
de mon espadrille
*
montée du col –
l’ombre d’un papillon
puis le papillon
*
un cheval au trot –
le soleil du matin traverse
la poussière blonde
*
matin de reprise –
par trois fois je recommence
mon nœud de cravate
*
pot de pétunias –
la fourmi fait un tour
dans l’autre sens
*
tondeuse cisailles
le jardin bien dégagé
derrière les oreilles
*
posé sur la vitre
un moucheron regarde
tomber l’averse
*
arrêt
de l’aspirateur –
explosion de silence
*
dix cents dans sa casquette
la calvitie bronzée
de l’accordéoniste
*
une odeur de menthe
après la passe manquée –
foot au jardin
*
averse d’orage –
un parapluie slalome
entre les parasols
*
août pluvieux –
les tomates vertes
continuent de verdir |
veilleur solitaire –
un tournesol au milieu
du champ de betteraves
*
nouvelles chaussures –
de nouveau attentif
au bruit de mes pas
*
pelouse tondue –
de petits brins d’herbe
jusque dans la chambre
*
jardin à l’abandon –
une poignée de mûres
volées aux oiseaux
*
aucune écume
sur la crête des vagues –
plage déserte
*
dossier à finir –
un petit nuage blanc
glisse à la fenêtre
*
comité de crédits –
un jour de lumière grise
derrière les stores
*
sous l’arche du pont
les pavés de grès ronds
de l’ancienne route
*
arc-en-ciel double –
ils restent scotchés devant
la série télé
*
bruyante palabre –
un groupe d’étourneaux
occupe l’antenne
*
footing tout terrain –
des gratterons accrochés
à mes chaussettes
*
fin d’été –
une glace au parfum
de fleur d’oranger
*
sursaut –
le sabot d’un cheval
glisse sur le pavé
(C) Damien Gabriels – Juillet/Août 2005
|