un premier iris
sur le point de s’ouvrir
– la pluie recommence
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glissée de mon carnet
une fleur de glycine
d’un autre printemps
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silence de l’aube –
le froissement de la page
que je tourne
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dans le parfum
des grappes de la glycine
la trace d’un nuage
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semis de printemps –
le fond de l’arrosoir
pour la pensée sauvage
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lentilles d’eau –
le sillage du canard
lentement se referme
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soleil du soir –
assis en compagnie
de quelques mouches
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lisant au jardin –
le parfum de la glycine
d’une page à l’autre
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douceur du soir –
le trait rose d’un avion
effleure la lune
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goûter au jardin –
une fourmi dans ma tasse
de thé aux amandes
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matin d’école –
le parfum de son après-rasage
à l’heure du réveil
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derniers chants d’oiseaux –
un avion étire
les lueurs du couchant
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vent d’autan –
quelques grains de sable
au creux de l’oreille
*
premier mai –
le vent du matin réveille
le cerisier en fleur
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allée détrempée –
deux escargots de retour
de leur virée nocturne
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pylône du virage –
les couleurs passées du bouquet
de fleurs en plastique
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la chute lente
d’une pétale du prunus –
l’aube fait silence
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matin de grisaille –
un vol de moineaux joyeux
emporte mes brumes
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au cœur de l’euphorbe
une coccinelle
poudrée de pollen
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senteurs d’herbe verte –
un cloporte s’échappe
des poils du balai
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boîte aux lettres vide –
un puceron vert
sur mon épaule
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soleil voilé –
un champ de colza
sort de la brume
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chaleur d’orage –
les poils de la chenille
immobiles
*
ôtant la coccinelle
de la toile d’araignée
– le doigt de Dieu ?
(C) Damien Gabriels – Mai 2012
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