sirènes lointaines –
la voie rapide bordée
de coquelicots
*
lendemain d’inondation –
sur le panneau lumineux :
« TRAFIC FLUIDE »
*
déjà quelques fleurs
au pied de l’azalée –
la pluie reprend
*
lavande au levant –
une cétoine dorée
à la pointe d’un épi
*
l’orage s’éloigne –
un bouquet de camomilles
au milieu du sentier
*
soir de pluie – cet éclat
du carrelage que je m’obstine
à vouloir aspirer
*
grondement lointain –
un papillon de nuit
entre vitre et volet
*
nuit tombante –
les grappes du sumac
peuplées de bourdons ivres
*
un coup de rasoir
puis un autre –
la pluie sur le toit
*
à petits coups d’ailes
l’hirondelle se remet
dans le sens du vent
*
fin de footing –
deux mètres carrés d’asphalte
pour tout horizon
*
nettoyage des fraisiers –
dans la paille de l’an dernier
un épi de blé vert |
ma main bien à plat
sur le tronc du peuplier –
point de demi-tour
*
ramassant les rameaux
des arbustes taillés –
l’odeur du lierre
*
aube de dimanche –
j’écoute la maison
chuchoter
*
le jour se lève –
les feuilles du lierre
lavées par la nuit
*
éclaircie –
un bourdon de retour
dans la lavande
*
fenêtre entrouverte –
une odeur d’oignons grillés
dans le soir qui tombe
*
coup de vent –
les coquelicots dévalent
le talus du chantier
*
maison endormie –
le soleil levant s’étire
sur le bras du fauteuil
*
fin de journée –
je dénoue en premier
mon lacet droit
*
me brossant les dents
un pépin de kiwi
au fond du lavabo
*
trois coquelicots
au milieu de son bouquet –
sourire édenté
(C) Damien Gabriels – Juin 2008
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