assiettes de fromages
plongées dans le noir –
l’année nouvelle
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minuit –
vite s’embrasser
pour lire les SMS
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premier jour de l’an –
pas même un moineau
dans le jardin
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du cœur de la maison
à la nuit du trottoir
le sapin
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de nouveaux visages
sur mon parcours de footing –
premier dimanche de l’an
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dans sa boîte mails
ma carte de vœux
en « courrier indésirable »
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blues matinal –
le pèse personne
porte bien son nom
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première neige –
le craquement de ses pas
vers l’arrêt de bus
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Épiphanie –
un sapin couché
entre deux poubelles
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soirée glaciale –
le néon de la cuisine
clignote
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pelouse de givre –
l’aller retour de mes pas
vers la mangeoire aux oiseaux
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nuit de grand froid –
le silence lunaire
de la rue |
campagne sous le givre –
plus d’espace mémoire
dans l’appareil numérique
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sommet de la butte –
seul entre soleil couchant
et lune montante
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givre matinal –
une toile d’araignée
s’allume à la fenêtre
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soubresauts du broyeur –
les sapins de la Grand Place
en file indienne
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broyage des sapins –
les passants saupoudrés
de poussière blanche
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matin pluvieux –
les fumeurs se relayent
sous l’abri à vélos
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longue rue en pente –
vendredi soir
au point mort
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milieu de janvier –
le gazouillis matinal
de la cafetière
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première neige –
le vélo du facteur
chaussé de pneus neufs
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récession –
deux voyelles éteintes
à l’enseigne de l’hyper
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vétérinaire –
six personnes et deux chiens
dans la salle d’attente
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galette des rois –
la cravate du patron
ornée de miettes
(C) Damien Gabriels – Janvier 2009
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