Un petit choix d’extraits divers, relevés çà et là, au fil de mes lectures, qui m’ont touché et que j’ai souhaité partager !
Dernière mise à jour : 05/01/2024
***
« Nous vous condamnons à une peine d’un an de prison – mon cœur cessa de battre -, avec sursis », ajouta-t-il. Je compris ce jour-là toute l’importance de la virgule. Il me manquera toujours ces deux battements de cœur.
René Frégni – Minuit dans la ville des songes
***
« Un café n’est pas un café. C’est ce qui fait son prix. Souvent, une simple virgule dans la partage de l’instant. »
Philippe Delerm – La vie en relief
***
« Je rêve que le mot pluie se change en pluie, ou que le mot papillon s’envole, dans un doux froissement, de la feuille de papier sur lequel il était épinglé. »
Dany Laferrière – Journal d’un écrivain en pyjama
***
« Je me sentais prêt à toutes les aventures, à toutes les rencontres, à toutes les coïncidences. Oh ! à rien de grandiose, non, mais à des petites choses inouïes et qui arrivent lorsqu’on a laissé au vestiaire l’habituel pardessus des jours ordinaires. »
Eric Holder – Le gui et le houx, Nicole in La belle jardinière
***
« A travers les premiers bruits du jour qui semblent tous chaussés de pantoufles, j’entends s’ébrouer sous la rosée l’herbe des talus. »
Jacques Réda – L’herbe des talus
***
« On ne peut pas vivre dans un monde où l’on croit que l’élégance exquise du plumage de la pintade est inutile. »
Jean Giono – Un roi sans divertissement
***
« Peut-être que le seul vrai plaisir est dans l’espérance. Couper les pages à un livre, écouter l’accord de l’orchestre, lire la carte des vins… »
Pierre Girard – La porte ouverte in Don Juan et transports de bois
***
« Tous ces petits riens de l’existence qui font que l’existence justement ne se réduit pas à rien. »
Thierry Cazals
***
« Pour ce qui me concerne, la surface des choses m’apporte suffisamment de bonheur. A dire vrai, elle seule me paraît avoir une quelconque importance. Des choses comme une main d’enfant qui serre la vôtre, la saveur d’une pomme, l’étreinte d’un ami ou d’une amante, la douceur soyeuse des cuisses d’une jeune femme, le coucher de soleil sur la roche et les feuilles, l’entrain de telle musique, l’écorce de cet arbre, la lente abrasion du granite et du sable, une chute d’eau cristalline dans une marmite de grès, le visage du vent : qu’existe-t-il d’autre ? De quoi d’autre avons-nous besoin ? »
Edward Abbey – Désert solitaire
***
« Le passé est beau. Mais saisissez la minute fugitive qui s’offre à vous et que les sots tentent toujours de vous faire lâcher au nom de ce qui était ou de ce qui sera. Vivez donc le magique présent. »
Ahmed Rassim – Le journal d’un pauvre fonctionnaire et autres textes
***