Haïkus – Avril 2014

petit matin d’hiver –
mon épouse moins bronzée
que dans mon rêve

*

ciel de traînes blanches –
avec les jumelles
il cherche les anges

*

clôture du camp rom –
des vêtements d’enfants
poudrés de givre

*

vent doux de mars –
un reflet vert ondule
dans le saule pleureur

*

tout au long du champ
de moutarde en fleurs
l’odeur du soleil

*

sous la pergola
un gros bourdon ébloui
par le mur blanc

*

courte sieste
au soleil d’avant printemps
– ma chaise en paille

*

bien dissimulé
dans l’ombre des thuyas
… l’unique crocus

*

premier désherbage –
l’âge venu d’étirer
mes courbatures

*

brume
de particules fines –
fourmis sans ombre

*

4 heures du mat’ !
un merle ne veut pas rater
l’aube du printemps

*

après la pluie
le blanc immaculé
du stellata

*

parking du funérarium –
la Symphonie du Nouveau Monde
soudain en tête

de mon fauteuil
le rouge du camélia
à la fenêtre

*

mercredi des Cendres –
une fleur de plus
sur le camélia rouge

*

douceur précoce –
sans perdre un instant
le premier papillon

*

journée de la femme –
un vieux lilas cerné
de jonquilles en fleur

*

premier soleil –
un papillon essaye ses ailes
sous la lavande sèche

*

croissant de lune –
les bourgeons du magnolia
sur le point d’éclore

*

fin d’hiver –
une coccinelle
dans les poils du balai

*

les forsythias
fleuris en une nuit
– le chant d’un merle

*

première tonte –
l’odeur d’herbe coupée
du soir qui tombe

*

fraicheur du matin –
quelques fleurs du camélia
tombées sur le seuil

*

brindille au bec
le rouge-gorge disparaît
dans le grand cyprès

*

veille de printemps –
un groupe de pies
de toit en toit

*

primevères –
le printemps est arrivé
ce matin