ce col tant rêvé
cet hiver sur la carte
… j’y sue à grosses gouttes
*
soir d’orage –
rassemblement de fourmis
sous la lampe du perron
*
éclaircie –
une cigale
hésite
*
grondement d’orage –
la pluie d’orage
sent la poudre
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toile du store –
la mystérieuse calligraphie
des aiguilles de pin
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sommet du village –
le grondement des Canadair
jusqu’à l’horizon
*
en guise
de petit déjeuner
le col de la Liguière
*
longue montée
face au soleil levant –
ma roue pour horizon
*
à point nommé
trente mètres moins pentus
pour un coup de bidon
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leçon n° 4 :
ne pas manger de madeleine
en grimpant une côte
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virage en descente –
une compagnie de perdrix
aussi surprise que moi
*
petit matin –
les voix conjuguées des criquets
et de ma roue libre |
dévalant la colline
à toute allure
une trouée de soleil
*
par-delà les collines
un voile de brume dissout
lentement la montagne
*
store de la terrasse –
les feuilles du chêne jouent
aux ombres chinoises
*
silence de l’aube –
un bataillon de fourmis
dépèce un grillon
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miette saisie
la grosse fourmi détale
à toutes pattes
*
invité surprise
au repas du soir
un arc-en-ciel
*
dévers à la sortie
de l’épingle à cheveux
– une dent gagnée
*
entre deux bornes
calculant le dénivelé
… pour oublier la pente
*
500 mètres en montée
à m’escrimer pour ouvrir
le sachet de biscuits
*
dernier raidillon –
de la fenêtre d’une voiture
un pouce levé
*
trou dans la chaussée –
la barre de céréales
saute de ma main
*
volets entrouverts –
le feuillage du chêne
piqueté d’étoiles
(C) Damien Gabriels – Juillet 2016
(Villars – Vaucluse)
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