Haïkus – Septembre 2006

Comme promis, encore quelques haïkus écrits en juillet sous le ciel de Provence (en italique) ; puis retour à la maison

finale du Mondial –
les drapeaux de la Libération
sur la mairie du village 

*

l’orage s’éloigne –
les lanières de la porte
gouttent sur le seuil

*

après l’orage
une flaque de ciel bleu
au creux du banc de pierre

*

lendemain d’orage –
l’aire de graviers blancs
passée à la herse

*

la balançoire grince –
mes pieds montent plus haut
que le Mourre Negre

*

nuit sans lune –
un escargot déménage
à la cloche de bois

*

tous deux silencieux
sous la lune d’été –
notre ombre

*

nuit de pleine lune –
dans l’enclos des chevaux
un bruit de pas

*

soirée moite –
bouteilles et verres
suent à grosses gouttes

*

au soleil du matin
la planche de bois lisse
de la balançoire

*

chemin de garrigue –
un caillou aux ailes rouges
jaillit sous mon pied

*

pourpiers fermés –
sur la pointe des pieds
mon ombre matinale

*

vent du soir –
un héron se pose
au milieu des chaumes

aube pluvieuse –
le halo d’un réverbère
dans les feuilles du tremble 

*

fenêtre de ciel gris –
une page bleue
en fond d’écran

*

mur blanc –
un bourdon et son ombre
se rejoignent

*

un nuage
passe sur le soleil –
plus un bruit !

*

lisant des haïkus
de Kerouac – j’arrache
une mauvaise herbe

*

terrasse matinale –
le demi-tour argenté
de la limace

*

bignone en fleurs
– nez à nez avec
une fourmi

*

soir d’orage –
la mouche passe de ma main
au clavier

*

sente sinueuse
au milieu des maïs –
je croise un nuage

*

samedi après-midi –
dans la pause du sèche linge
les cloches de l’église

*

nuages de pluie –
le voisin affûte la lame
de sa tondeuse

*

odeur d’herbe coupée –
sur le bord de la benne
l’escargot hésite

*

dernier jour d’août –
cet oiseau dont je ne connais
que le chant

(C) Damien Gabriels – Juillet /Août 2006