assis sans bouger
sur la balançoire
~ à l’écoute du vent
*
haïku en suspens ~
le vent chaud sèche les mots
au bout de ma plume
*
au milieu des chênes
une abeille en suspension
dans un fil de soleil
*
un mot après l’autre
sur mon haïku glisse
le buvard du vent
*
huit heures à l’abbaye ~
le dernier coup de la cloche
s’éloigne dans la combe
*
chemin de pierres blanches ~
le croissant de lune suspendu
au-dessus des vignes
*
assis sur le seuil
~ partageant le silence
du laurier rose
*
lampe du soir ~
la transparence bleue
d’une libellule
*
coup de vent ~
un tourbillon de poussière
traverse le chemin
*
odeur de terre mouillée ~
le robinet goutte
dans l’arrosoir vide
*
aube fraîche ~
les pas trainants
de l’homme qui arrose |
sur la porte du frigo
les feuilles de la vigne vierge
jouent aux ombres chinoises
*
je repose mon livre
~ deux aiguilles de pin
en guise de signet
*
de l’averse nocturne
seulement nos traces de pas
sur les marches du perron
*
le lézard tout entier
aux aguets ~ ne plus même
cligner des yeux !
*
claquements de boules ~
une odeur de lavande
dans les rires des enfants
*
le mistral disperse
les feuilles sèches du platane
~ concours de pirouettes
*
dans le ciel
et sur la colline
le même nuage
*
gorges de Véroncle ~
une pièce jetée
dans un trou d’eau verte
*
de retour de la poubelle
croisant mes pas dans la poussière
~ suis-je un autre ?
*
descente en roue libre ~
des moucherons dans la poche
de ma chemisette
(C) Damien Gabriels – Juillet/Août 2007
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