Haïkus – Mai 2010

par dessus la palissade
du terrain de jeux
un va-et-vient de balançoires

*

trottoir de la banque –
une bohémienne déchiffre
les lignes de chance

*

sachet de thé vert
séché dans ma tasse –
les ombres du soir

*

vent doux –
un frémissement vert
dans les branches du saule

*

silence du soir –
un chat noir et blanc
tourne le coin de rue

*

vent du bord de mer –
le sable picote
mes jambes nues

*

retour de la plage –
un grain de sable crisse
entre mes dents

*

place du village –
dans les platanes en bourgeons
le chant d’un oiseau

*

marée montante –
un château de sable guette
la prochaine vague

*

fenêtres du front de mer –
la lueur bleue
des téléviseurs

*

retour de vacances –
au fond de mes chaussures
du sable de là-bas

*

fenêtre entrouverte –
le vent d’avril
joue dans les rideaux

*

volets clos –
hier soir et ce matin
le même chant d’oiseau

changement d’heure –
un rond de café au lait
sur mon buvard

*

matin de grand vent –
le soleil
s’est levé plus tôt

*

veille de Pâques –
petit matin
de vergers blancs

*

plage d’avril –
une pièce de 2 cents
oxydée

*

sentier du littoral –
de quel arbuste
ce parfum ?

*

recoin abrité
au pied de la digue – une odeur
de crème solaire

*

premier soleil –
le miroitement de la mer
entre les lames du store

*

huit jours d’absence –
les muscari ont fleuri
sans nous

*

retour des hirondelles –
ni les journaux ni la télé
n’en ont dit un mot

*

première rencontre
en sortant ce matin :
le cerisier fleuri !

*

voisine absente –
les fleurs fanées du camélia
au long de l’allée

*

premières pâquerettes –
deux coccinelles cheminent
d’un brin d’herbe à l’autre

*

un an de plus –
d’un coup de pied un autre
caillou dans l’égout

(C) Damien Gabriels – Avril 2010